𝐏𝐨𝐮𝐯𝐞𝐳-𝐯𝐨𝐮𝐬 𝐧𝐨𝐮𝐬 𝐩𝐚𝐫𝐥𝐞𝐫 𝐝𝐞 𝐯𝐨𝐭𝐫𝐞 𝐩𝐚𝐫𝐜𝐨𝐮𝐫𝐬 𝐚𝐜𝐚𝐝𝐞́𝐦𝐢𝐪𝐮𝐞 𝐞𝐭 𝐩𝐫𝐨𝐟𝐞𝐬𝐬𝐢𝐨𝐧𝐧𝐞𝐥 𝐝𝐚𝐧𝐬 𝐥𝐞𝐬 𝐒𝐓𝐄𝐌?
Après mon Baccalauréat, je me suis inscrite à l’Université de Yaoundé 1 dans la filière Biologie des Organismes Végétaux (BOV). Trois ans après j’ai obtenu ma licence en Biologie Végétale et deux ans plus tard j’ai soutenu mon Master en Biologie des Organismes Végétaux, Option Biotechnologies Végétales.
Ma famille m’a demandé de laisser l’école, ce que j’ai fait pendant un an. Sauf que durant cette période je ne faisais rien, j’étais à la maison abandonnée à moi même. Alors l’année suivante je suis revenue m’inscrire en thèse. Il faut avouer qu’initialement, je m’inscrivais justement parce que je n’avais rien d’autre à faire même si je savais que cela demandait beaucoup d’argent que je n’avais pas du tout. Je me suis donc lancée en faisant des petits jobs et lorsque j’ai vu mes travaux avancer j’y ai finalement cru. À la fin de la rédaction de mon mémoire de thèse, les bandits sont entrés chez moi et ont emporté ma machine avec tout à l’intérieur. La chance que j’ai eu était que toutes mes données étaient encore chez le statisticien et j’avais un registre dans lequel je rédigeais tout avant la saisie. Déterminée à finir ma thèse malgré le fait que je n’avais plus le soutien familial, j’ai perdu environ 7 mois pour pouvoir acheter une autre machine et reconstituer mon travail. Malgré tout cela j’ai pu soutenir ma thèse en moins de 4 ans. Comme pour dire que si on n’avait pas volé ma machine, j’aurai soutenu ma thèse en trois ans seulement.
𝐐𝐮’𝐞𝐬𝐭-𝐜𝐞 𝐪𝐮𝐢 𝐯𝐨𝐮𝐬 𝐚 𝐦𝐨𝐭𝐢𝐯𝐞́ 𝐚̀ 𝐩𝐨𝐮𝐫𝐬𝐮𝐢𝐯𝐫𝐞 𝐮𝐧𝐞 𝐜𝐚𝐫𝐫𝐢𝐞̀𝐫𝐞 𝐝𝐚𝐧𝐬 𝐜𝐞 𝐝𝐨𝐦𝐚𝐢𝐧𝐞?
Je parlerai beaucoup plus de la détermination. Comme je l’ai dit plus haut, je n’avais plus le soutien de ma famille, bien qu’étant la dernière-née de ma famille avec pratiquement tous mes frères et sœurs (08), issus du même père et de la même mère, qui étaient déjà fonctionnaires à ce moment-là. Dès lors que j’ai eu confiance en moi, j’ai pris la résolution d’aller jusqu’au bout pour tout d’abord montrer à ma famille que même sans elle, je pouvais le faire, mais aussi pouvoir être une référence pour ceux qui savaient par quoi je passais. Et je crois que par la grâce de Dieu j’y suis arrivée. Aujourd’hui pour ma famille et plusieurs connaissances, je suis souvent prise comme exemple de persévérance. D’ailleurs il y’a une expression qu’on m’avait attribuée, on dit de moi que je suis une « jusqu’au boutiste ».
𝐐𝐮𝐞𝐥𝐬 𝐬𝐨𝐧𝐭 𝐥𝐞𝐬 𝐝𝐞́𝐟𝐢𝐬 𝐚𝐮𝐱𝐪𝐮𝐞𝐥𝐬 𝐯𝐨𝐮𝐬 𝐚𝐯𝐞𝐳 𝐞́𝐭𝐞́ 𝐜𝐨𝐧𝐟𝐫𝐨𝐧𝐭𝐞́𝐞 𝐞𝐧 𝐭𝐚𝐧𝐭 𝐪𝐮𝐞 𝐟𝐞𝐦𝐦𝐞 𝐝𝐚𝐧𝐬 𝐥𝐞𝐬 𝐒𝐓𝐄𝐌? 𝐂𝐨𝐦𝐦𝐞𝐧𝐭 𝐥𝐞𝐬 𝐚𝐯𝐞𝐳-𝐯𝐨𝐮𝐬 𝐬𝐮𝐫𝐦𝐨𝐧𝐭𝐞́𝐬?
Après mon Master, ma famille a trouvé que je ne devais plus continuer les études parce que je suis une femme. En réalité, j’avais fini par comprendre que, comme à ce moment-là, le niveau d’étude le plus élevé dans ma famille était le master, on ne voulait pas que ce soit moi une femme qui fasse mieux que ça. J’ai dû continuer toute seule sans leur soutien. Vous imaginez un peu les défis qu’il faut relever chaque jour lorsqu’on doit faire une thèse comme un enfant seul au monde, pourtant ayant encore les deux parents vivants et 10 frères et sœurs dont 8 fonctionnaires?
En plus de cela j’ai dû faire d’énormes sacrifices dans tous les plans de ma vie, je dis bien tous les plans de ma vie pour y arriver. Et je puis vous dire que c’est maintenant que j’essaie de me rattraper sur certains plans de ma vie que j’avais dû sacrifier pour arriver où je me trouve actuellement.
𝐐𝐮𝐞𝐥𝐥𝐞𝐬 𝐬𝐨𝐧𝐭 𝐥𝐞𝐬 𝐚𝐯𝐚𝐧𝐜𝐞́𝐞𝐬 𝐥𝐞𝐬 𝐩𝐥𝐮𝐬 𝐩𝐚𝐬𝐬𝐢𝐨𝐧𝐧𝐚𝐧𝐭𝐞𝐬 𝐨𝐮 𝐥𝐞𝐬 𝐩𝐫𝐨𝐣𝐞𝐭𝐬 𝐥𝐞𝐬 𝐩𝐥𝐮𝐬 𝐢𝐧𝐭𝐞́𝐫𝐞𝐬𝐬𝐚𝐧𝐭𝐬 𝐝𝐚𝐧𝐬 𝐯𝐨𝐭𝐫𝐞 𝐝𝐨𝐦𝐚𝐢𝐧𝐞 𝐚𝐜𝐭𝐮𝐞𝐥𝐥𝐞𝐦𝐞𝐧𝐭?
Moi j’évolue dans la Phytopathologie/Phytoprotection. Il est question de lutter contre l’utilisation massive et abusive des pesticides chimiques de synthèse dans la protection des plantes contre les maladies et bioagresseurs. Mon équipe de recherche et moi avons opté dans la recherche et l’inventaire des plantes à potentiel pesticide dont les extraits sont utilisés comme alternative aux pesticides chimiques. Jusqu’ici nous avons déjà, après de nombreuses études, inventorié plusieurs et nous évoluons vers la formulation des biopesticides d’origine végétale.
𝐂𝐨𝐦𝐦𝐞𝐧𝐭 𝐯𝐨𝐲𝐞𝐳-𝐯𝐨𝐮𝐬 𝐥’𝐚𝐯𝐞𝐧𝐢𝐫 𝐝𝐞𝐬 𝐒𝐓𝐄𝐌? 𝐐𝐮𝐞𝐥𝐬 𝐬𝐨𝐧𝐭 𝐯𝐨𝐬 𝐩𝐫𝐞́𝐝𝐢𝐜𝐭𝐢𝐨𝐧𝐬 𝐬𝐮𝐫 𝐥𝐞𝐬 𝐝𝐨𝐦𝐚𝐢𝐧𝐞𝐬 𝐪𝐮𝐢 𝐜𝐨𝐧𝐧𝐚𝐢̂𝐭𝐫𝐨𝐧𝐭 𝐮𝐧𝐞 𝐜𝐫𝐨𝐢𝐬𝐬𝐚𝐧𝐜𝐞 𝐬𝐢𝐠𝐧𝐢𝐟𝐢𝐜𝐚𝐭𝐢𝐯𝐞 𝐞𝐭 𝐪𝐮𝐞𝐥𝐬 𝐝𝐞́𝐟𝐢𝐬 𝐝𝐞𝐯𝐫𝐨𝐧𝐭 𝐞̂𝐭𝐫𝐞 𝐫𝐞𝐥𝐞𝐯𝐞́𝐬
Avec les changements climatiques qui secouent toute la planète actuellement, je pense que L’AGRICULTURE est l’un des domaines qui devrait attirer notre attention et sur lequel on devrait vraiment se pencher.
𝐐𝐮𝐞𝐥𝐬 𝐜𝐨𝐧𝐬𝐞𝐢𝐥𝐬 𝐝𝐨𝐧𝐧𝐞𝐫𝐢𝐞𝐳-𝐯𝐨𝐮𝐬 𝐚̀ 𝐮𝐧𝐞 𝐣𝐞𝐮𝐧𝐞 𝐟𝐢𝐥𝐥𝐞 𝐪𝐮𝐢 𝐞𝐧𝐯𝐢𝐬𝐚𝐠𝐞 𝐝𝐞 𝐩𝐨𝐮𝐫𝐬𝐮𝐢𝐯𝐫𝐞 𝐮𝐧𝐞 𝐜𝐚𝐫𝐫𝐢𝐞̀𝐫𝐞 𝐝𝐚𝐧𝐬 𝐥𝐞𝐬 𝐒𝐓𝐄𝐌?
Déjà ce n’est pas un domaine facile pour la jeune fille. Mais avec beaucoup de détermination et d’engouement on peut y arriver. Il faut commencer par y croire, puis pouvoir bien organiser et planifier sa vie afin de pouvoir avancer sans problème. Sauf que cela nécessite par moment beaucoup de sacrifices.
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Posted by Dr. Pulchérie Matsodoum Nguemté
Founder of She STEMin Africa
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